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Mali vs RDC : Loulo-Gounkoto détrône Kibali et devient la plus grande mine d’or d’Afrique
Deuxième plus grande compagnie d’or au monde, Barrick opère en Afrique sur plusieurs projets, notamment en RDC et au Mali. Son actif Kibali était jusqu’en 2023 la plus grande mine d’or du continent.
En 2024, le complexe minier de Loulo-Gounkoto (Mali) est devenu la plus grande mine d’or d’Afrique, dépassant pour la première fois depuis plusieurs années le projet Kibali (RDC). Selon les statistiques publiées mercredi 12 février par Barrick (qui détient des intérêts dans chacun des projets), Loulo-Gounkoto a produit 723 000 onces d’or en 2024 (en hausse d’environ 6% par rapport à 2023), contre 686 000 onces pour Kibali (en baisse de 10%).
Selon les données de production compilées depuis 2019 par l’Agence Ecofin à partir des rapports annuels de Barrick, Kibali a toujours devancé Loulo-Gounkoto en matière de production d’or. Toutefois, l’écart s’est progressivement réduit au fil des années (voir graphique).
En 2024, le renversement s’est confirmé, surtout en raison de la sous-performance de Kibali. Au début de l’exercice, Barrick et son partenaire de coentreprise AngloGold Ashanti tablaient sur une production comprise entre 711 000 et 800 000 onces pour la mine congolaise. Pourtant, au terme des trois premiers trimestres de 2024, la mine n’avait produit que 509 000 onces, enregistrant une baisse de 8 % en glissement annuel. Si les deux premiers trimestres ont vu une légère hausse de la production (à 350 000 onces, en progression de 4 % par rapport à 2023), le troisième trimestre a connu une chute de 28 %. Cette contre-performance, qu’AngloGold Ashanti attribue à des teneurs en or plus faibles, a pesé sur les résultats annuels. Malgré un léger rebond au quatrième trimestre, la performance combinée des deux derniers trimestres reste inférieure à celle de l’année précédente.
L’avenir des deux mines présente des perspectives contrastées. Pour Kibali, Barrick prévoit un rebond en 2025, avec des objectifs de production estimés entre 688 000 et 755 000 onces. En revanche, l’incertitude plane sur Loulo-Gounkoto, car la compagnie a annoncé l’exclusion de la mine de ses prévisions pour la nouvelle année à cause du litige en cours avec le gouvernement malien. « En raison de la suspension temporaire des opérations à Loulo-Gounkoto, nous avons exclu Loulo-Gounkoto de nos prévisions pour 2025. Nous prévoyons de mettre à jour nos prévisions pour y inclure Loulo-Gounkoto lorsque nous aurons une meilleure visibilité sur le calendrier de reprise des opérations », a écrit la société dans un communiqué lu par Agence Ecofin.
Cette situation pourrait redonner à Kibali son statut de plus grande mine d’or d’Afrique dès 2025, si les plans de la société pour régler les problèmes opérationnels portent leurs fruits et que parallèlement la reprise des opérations à Loulo-Gounkoto tarde.