
CEEAC : le départ du Rwanda, symptôme d’une intégration en panne
Le 8 juin 2025, le Rwanda a officiellement quitté la *Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), après 16 ans d’adhésion. Ce retrait spectaculaire met en lumière **les tensions diplomatiques régionales* et les *faiblesses structurelles* d’un bloc en perte de vitesse.
À l’origine : un différend politique profond. En désaccord avec la *RDC, qui l’accuse de soutenir les rebelles dans l’est congolais, le Rwanda a vu sa **candidature à la présidence tournante de la CEEAC rejetée, au profit d’une **prolongation du mandat d’Obiang Nguema. Kigali dénonce un manque de neutralité et **l’inefficacité chronique* de l’organisation.
En toile de fond, une critique plus large : *la lenteur de l’intégration régionale. À peine **5 % des échanges commerciaux* se font entre pays membres, et de nombreux projets communautaires souffrent de *retards de plusieurs années, faute de volonté politique et de capacités institutionnelles. Comparée à la **CEDEAO* ou à la *SADC*, la CEEAC apparaît en retrait.
Si l’impact économique du retrait reste *limité à court terme* — les économies de la région étant peu interdépendantes — des perturbations sont à prévoir sur *le corridor de Dar-es-Salaam, ainsi que dans les **secteurs du transport et des télécoms. Mais surtout, ce départ fragilise encore un bloc dont la **pertinence stratégique est de plus en plus contestée*.
Pour survivre, la CEEAC devra se *réformer en profondeur, relancer des projets concrets et retrouver la **confiance de ses membres, faute de quoi elle restera **à la marge des dynamiques d’intégration* qui transforment le reste du continent.