
Les droits de douane américains sur l’acier, un nouveau défi pour Mozambique LNG
Les droits de douane américains sur l’acier alourdissent les coûts des grands projets gaziers. TotalEnergies avertit que ces nouvelles barrières créent de nouveaux obstacles économiques et logistiques.
Le mardi 14 octobre, lors du Energy Intelligence Forum à Londres, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné (photo), a alerté sur les effets des nouveaux droits de douane américains sur l’acier. Un facteur susceptible d’alourdir les coûts de construction des grands projets gaziers, dont Mozambique LNG.
« Les tarifs sur l’acier augmentent les coûts de construction des projets de GNL », a résumé Patrick Pouyanné.
L’intervention du dirigeant intervient dans un contexte marqué par le retour d’une politique commerciale protectionniste aux États-Unis. En juin dernier, la seconde administration Trump a relevé à 50 % les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium, sans exemptions pour les produits utilisés dans la production d’hydrocarbures, notamment les tubes de forage (OCTG) et les structures métalliques nécessaires aux usines de liquéfaction.
Selon une analyse d’EY, ces taxes augmentent de 5,6 % le coût des intrants en acier pour le secteur pétrolier et gazier, avec des effets en chaîne sur les équipements et la logistique. Ces propos font écho à la situation de Mozambique LNG, le projet gazier de 20 milliards de dollars mené par TotalEnergies, suspendu depuis 2021 à la suite d’attaques armées dans la province de Cabo Delgado. Malgré le renforcement de la sécurité, le groupe ne prévoit pas de reprise avant 2029.
La montée des coûts liée aux droits de douane américains vient ainsi s’ajouter à un environnement déjà complexe, marqué par des défis sécuritaires persistants et la nécessité de retrouver un « alignement solide entre le gouvernement mozambicain et les investisseurs », selon les termes du PDG.
D’autres dirigeants du secteur, comme Lorenzo Simonelli de Baker Hughes, ont évalué que ces tarifs entraîneraient pour leur entreprise un surcoût dépassant les 100 millions de dollars cette année, soulignant ainsi la pression croissante sur les marges dans la chaîne énergétique.
Pour TotalEnergies, la relance du projet dépendra autant de l’évolution du terrain au nord du Mozambique que du contexte international. Dans un secteur où la construction repose sur des chaînes d’approvisionnement mondialisées, les nouvelles barrières commerciales américaines pourraient retarder davantage la concrétisation de ce projet stratégique pour la région.

