Cacao-café : le Cameroun lance une plateforme de veille, d’alerte et de surveillance de la qualité des produits

Cacao-café : le Cameroun lance une plateforme de veille, d’alerte et de surveillance de la qualité des produits

Le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe, préside ce 4 juin 2025 à Yaoundé la cérémonie de lancement officiel des activités de la plateforme de veille réglementaire, d’alerte et de surveillance sanitaire et phytosanitaire de la qualité du cacao et du café. Créée le 19 janvier 2023, cette plateforme, apprend-on, est un cadre de concertation entre le gouvernement, représenté par le Minader, et les acteurs du secteur privé des filières cacao et café, réunis au sein du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC).

Selon les termes de la décision créant cet organe, il a pour but de « garantir la sécurité sanitaire du cacao et du café du Cameroun, conformément aux obligations réglementaires du marché national et international ». A ce titre, la plateforme est chargée « d’identifier les sources d’informations les plus pertinentes parmi l’ensemble des portails d’information sur la réglementation du commerce international du cacao et du café ; recenser les évolutions des exigences internationales, notamment en ce qui concerne les limites maximales de résidus des pesticides, de mycotoxines, de métaux lourds, les exigences sur les matériaux d’emballages et les traitements obligatoires».

Il est également question pour les membres de la plateforme de « fournir des alertes sur l’état sanitaire et phytosanitaire du cacao et du café ; de suivre et de partager les notifications d’interceptions et de refoulements par les pays acheteurs du cacao et du café ; dévaluer régulièrement la conformité physique, chimique et microbiologique du cacao et du café camerounais en cohérence avec les exigences du marché international…».

« Cacao fin »

Cette plateforme de veille vient s’ajouter à de nombreuses autres initiatives prises depuis plus de 10 ans par le gouvernement et les acteurs des filières cacao et café, pour garantir la qualité des produits camerounais. C’est le cas de la création des centres de traitement post-récolte du cacao, qui permettent de produire du cacao dit « zéro défaut » ; ou encore l’instauration par le gouvernement d’une prime à la qualité des fèves, qui a déjà permis de distribuer environ 5 milliards de FCFA aux producteurs de fèves de bonne qualité depuis la campagne 2017-2018, selon les estimations officielles.

A l’observation, toutes ces initiatives, qui ont pour objectif d’éviter aux produits camerounais des décotes considérables sur le marché international, portent visiblement des fruits. À titre d’illustration, selon le rapport élaboré par l’Office national du cacao et du café (ONCC) au terme de la campagne cacaoyère 2020-2021, le Cameroun a non seulement enregistré « le meilleur volume de tous les temps » en termes de fèves soumises au contrôle qualité au cours de cette saison-là, mais aussi « le meilleur pourcentage de fèves de grade I – c’est à dire la meilleure qualité – des vingt dernières années ».

Comme pour récompenser ces efforts, notamment dans la filière cacao, en juin 2023, l’Organisation internationale du cacao (ICCO en anglais) a admis le Cameroun au sein du « club très sélect » des producteurs du « cacao fin ». « Un cacao fin a trait, en particulier, aux qualités qu’on appelle organoleptiques, c’est-à-dire qui ont très bon goût, un très bon arôme. La meilleure comparaison c’est avec le vin. Il y a de grands crus et les vins de table. Ce qui fait vraiment la qualité du cacao fin, c’est ce qu’on appelle l’élevage, c’est-à-dire le traitement post-récolte. Donc, à peu près n’importe quelle fève peut devenir du cacao fin. Ce qui compte c’est le traitement, la capacité du producteur ou de sa coopérative à bien fermenter et bien sécher », explique Michel Arrion, le directeur exécutif de l’ICCO.

 

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