
Cacao : le ministre du Commerce anticipe des prix aux producteurs se situant entre 3200 et 5400 FCFA le Kg en 2025-2026
Selon le ministre camerounais du Commerce, les prix du kilogramme de cacao devraient rester attractifs tout au long de la saison cacaoyère 2025-2026, officiellement lancée le 7 août 2025 à Mbankomo, bassin de production de la région du Centre du pays. De l’avis de Luc Magloire Mbarga Atangana, le minimum à servir aux producteurs par les acheteurs au cours de la campagne devrait se situer à 3200 FCFA, contre un maximum de 5400 FCFA.
En appui à cette prévision optimiste, le membre du gouvernement invoque principalement la forte demande de la fève camerounaise par les grands chocolatiers, en raison de ses particularités gustatives. Il y a quelques mois, ces particularités ont d’ailleurs valu à la fève camerounaise d’être admise par l’ICCO, l’instance faîtière du cacao mondial, dans le cercle très restreint des « cacaos fins ».
Au demeurant, en plus de la forte demande du cacao camerounais, les prix aux producteurs locaux tout au long de la saison 2025-2026 devraient être portés par une météo pas des plus clémentes en Côte d’Ivoire, premier producteur et pourvoyeur d’environ 40% de fèves au marché mondial. En effet, selon les acteurs de la filière ivoirienne, il se profile à l’horizon une campagne cacaoyère 2025-2026 plutôt morose.
Cette inquiétude est d’autant plus justifiée que, souligne l’agence de presse panafricaine Ecofin, « Sodexam, l’autorité chargée de la météorologie, prévoit une pluviométrie déficitaire dans le sud du pays, principale zone de production de cacao, entre avril et la mi-novembre 2025, ce qui devrait affecter le début de la campagne de 2025/2026 prévue en octobre ». Un tel scénario devrait induire une baisse de la production et des exportations ivoiriennes, avec pour conséquence l’augmentation des prix d’achat aussi bien à l’international que dans les pays producteurs comme le Cameroun, en raison de la ruée des négociants vers la fève.
A titre d’illustration, au cours de la campagne cacaoyère 2023-2024, la production mondiale a enregistré une baisse de 11%, conduisant à un déficit sur le marché international de 374 000 tonnes – contre seulement 74 000 tonnes au cours de la campagne 2022-2023 – à cause de la mauvaise campagne en Côte d’Ivoire. Une situation elle-même consécutive à des problèmes liés au climat et au vieillissement des plantations dans le pays, apprend-on. A cause de la ruée des négociants vers les fèves qui se faisaient alors rares sur le marché, le Cameroun a pu établir un record en enregistrant dans ses bassins de production des prix d’achat dépassant 6000 FCFA le kilogramme.