Centrafrique : lancement du projet ferroviaire Bangui-Kribi pour relier la RCA au port de Kribi

La République centrafricaine (RCA) a franchi une étape décisive dans la modernisation de ses infrastructures. Le projet de chemin de fer reliant la capitale Bangui au port camerounais de Kribi est désormais officiellement lancé.

Le 1er novembre 2025, le président Faustin-Archange Touadéra a posé la première pierre du siège de la société britannique Trans African Railway Systems LTD (TARS). Cet événement marque le début concret de ce corridor ferroviaire ambitieux de 1 400 kilomètres.

DÉSENCLAVEMENT ET DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE : LES ENJEUX DU PROJET

L’idée d’un chemin de fer transfrontalier, bien que remontant à 2011, se concrétise aujourd’hui grâce à la diplomatie économique menée par le président Touadéra.

OBJECTIFS STRATÉGIQUES MAJEURS

• Désenclavement de la RCA : L’objectif principal est de désenclaver la RCA, pays sans accès à la mer, en facilitant l’acheminement de ses précieuses ressources naturelles (fer, or, diamants) vers les marchés internationaux.
• Croissance Économique : Qualifié de projet « phare », ce corridor a le potentiel de transformer l’économie centrafricaine en stimulant les échanges commerciaux et en intégrant la région à des réseaux régionaux plus larges.
• Partenariat Stratégique : Ce projet est le fruit d’un partenariat public-privé avec TARS. Il est issu d’une visite du chef de l’État au Royaume-Uni en octobre 2025 et s’inscrit dans une vision de diversification des alliances pour attirer des investissements britanniques dans le secteur des transports.

RETOMBÉES ATTENDUES

Au-delà du symbole, le projet promet des retombées concrètes :

• Création d’Emplois : La génération de milliers d’emplois directs et indirects.
• Stimulation Minière : Le dynamisme de l’exploitation minière, notamment dans l’est de la RCA.
• Réduction des Coûts : Une baisse significative des coûts logistiques, actuellement jugés prohibitifs.
• Intégration Régionale : Le renforcement des liens entre le Cameroun et la RCA, en alignement avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour des infrastructures intégrées.

UNE ÈRE NOUVELLE DE CONNECTIVITÉ ET DE PROSPÉRITÉ

La cérémonie de pose de la première pierre s’est déroulée au village de Pani (PK30), en présence de hautes personnalités, et a été unanimement saluée comme un « pas décisif » pour l’intégration économique sous-régionale.

Le président Touadéra a souligné que ce geste « ouvre une ère nouvelle de connectivité et de prospérité pour la Centrafrique ».

Bien que l’idée ait été annoncée il y a quatorze ans, les travaux de construction du siège de TARS ont déjà débuté. Le calendrier prévoit l’achèvement des premiers tronçons d’ici 2028.

Si le projet se concrétise, il pourrait booster le PIB centrafricain de plusieurs points, symbolisant une Afrique plus connectée et autonome.

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