PÉKIN POUSSE LES ENTREPRISES À SE MÉFIER DES PUCES IA DE NVIDIA, MALGRÉ LEUR CONFORMITÉ
Pékin exhorte ses entreprises à éviter la puce H20 de Nvidia dans les projets liés au gouvernement, sur fond de tensions technologiques avec Washington.
Les tensions autour de la technologie de l’intelligence artificielle continuent de s’intensifier entre la Chine et les États-Unis. Selon Bloomberg, les autorités chinoises ont récemment exhorté les entreprises locales à éviter l’utilisation des puces IA H20 de Nvidia, notamment pour les applications gouvernementales. Cette directive vise à encourager les entreprises chinoises, qu’elles soient publiques ou privées, à privilégier les solutions nationales et à renforcer la souveraineté technologique du pays.
Des puces pourtant autorisées à l’exportation
Cette initiative surprenante intervient alors que la puce H20 de Nvidia est l’une des rares puces d’intelligence artificielle avancées que l’entreprise est autorisée à vendre en Chine. Basée sur l’architecture Hopper, la H20 a reçu le feu vert de l’administration américaine, marquant un compromis dans la guerre technologique. Cependant, des préoccupations de sécurité nationale et des suspicions de « portes dérobées » ont été soulevées par les médias d’État chinois, des allégations que Nvidia a fermement démenties.
Un contexte de tensions géopolitiques complexes
La méfiance de Pékin s’inscrit dans un contexte de relations tendues, exacerbé par la position de l’ancien président américain Donald Trump. Ce dernier a récemment laissé entendre qu’il pourrait permettre à Nvidia de vendre une version bridée de sa nouvelle puce Blackwell en Chine, malgré les craintes de Washington concernant son usage potentiel par l’armée chinoise.
Le gouvernement américain a par ailleurs conclu un accord inédit avec Nvidia et AMD, prélevant 15 % des revenus des ventes de certaines puces avancées en Chine.
AMD également visé par les nouvelles directives
Les directives chinoises ne se limitent pas à Nvidia. Selon Bloomberg, les accélérateurs d’IA d’Advanced Micro Devices (AMD) sont également concernés, bien que la puce spécifique MI308 ne soit pas clairement mentionnée dans les avis des autorités.
Cette stratégie de dissuasion soulève des questions sur la future collaboration technologique entre les entreprises américaines et le marché chinois, ainsi que sur l’efficacité des contrôles à l’exportation. Elle met en lumière la détermination de la Chine à réduire sa dépendance aux technologies étrangères, un enjeu crucial pour son développement économique et sa sécurité.