
Engrais : les prix mondiaux en hausse de 11 % au premier trimestre 2025
Depuis 2022, les tensions provoquées par la guerre en Ukraine et la flambée des prix du gaz naturel ont bousculé le marché des engrais. Si depuis plus d’un an l’heure est à l’accalmie, l’année 2025 pourrait marquer une nouvelle phase de hausse des prix.
Après être restés relativement stables pendant la majeure partie de 2024, les prix mondiaux des engrais ont grimpé de 11 % sur le premier trimestre 2025 en glissement annuel. C’est ce qu’indique la Banque mondiale dans la dernière édition de son rapport « Commodity Markets Outlook ».
Dans les détails, les prix de l’urée (engrais azoté) ont grimpé de 20 % alors que les prix de l’engrais phosphaté le plus répandu (Phosphate diammonique-DAP) ont augmenté de 5 % par rapport à l’année dernière. De son côté, le chlorure de potassium (MOP) a vu son tarif progresser de 8 %.
D’après l’institution financière, cette tendance est d’abord la conséquence de la forte demande des marchés comme le Brésil et l’Inde, combinée à des baisses de production et à des restrictions à l’exportation.
Dans le cas de l’urée par exemple, l’offre a notamment faibli en Egypte où la chute de l’approvisionnement en gaz naturel a affecté l’industrie alors que les disponibilités sont réduites sur le marché mondial avec la décision de la Chine de couper ses expéditions de plus de 90 % en 2024.
Par ailleurs, les restrictions chinoises sur les exportations de phosphates au profit de la production de batteries pour les véhicules électriques et les sanctions contre la Russie ont perturbé le commercial mondial d’engrais phosphatés.
Globalement, la Banque mondiale souligne que les prix mondiaux des engrais devraient grimper de 7 % en 2025, en raison du renforcement de la demande avant de se stabiliser en 2026.
« Les prix devraient rester au-dessus des niveaux de 2015-2019 en raison d’une combinaison de facteurs : demande soutenue, coûts élevés des intrants (notamment le gaz naturel), et restrictions continues à l’exportation, en particulier de la part de la Chine. Un risque de hausse est l’augmentation des coûts des intrants, tandis qu’une reprise des exportations chinoises pourrait faire baisser les prix », explique-t-elle.
Sur l’année en cours, les prix de l’urée devraient augmenter de 15 % par rapport à 2024 atteignant 390 $ la tonne avant de baisser de 4 % en 2026 avec l’entrée en service de nouvelles capacités de production en Asie de l’Est et au Moyen-Orient. Pendant ce temps, les tarifs du DAP pourraient augmenter de 6 % à 600 $ en 2025 avant de baisser de 8 % en 2026.