
Internet mobile : seuls 15 pays africains appliquent le tarif plancher de l’ONU
Dans un contexte de développement rapide de l’économie numérique en Afrique, l’importance d’un service internet accessible et de qualité n’est plus à démontrer. Garantir son accès à tous est aujourd’hui un enjeu de croissance économique et sociale.
Selon les données de 2024, disponibles auprès de l’Union internationale des télécommunications (UIT), seuls 15 marchés télécoms d’Afrique proposent un forfait internet mobile à haut débit de 2 Gigaoctets (Go) conforme à la recommandation de la Commission du haut débit pour le développement durable des Nations unies. Celle-ci préconise en effet de fixer le prix du forfait mobile d’entrée de gamme en dessous de 2% du revenu national brut (RNB) mensuel par habitant. L’objectif est de favoriser l’accès à Internet des personnes à petits revenus et de favoriser ainsi une plus grande inclusion numérique.
Les pays respectant cette norme sont l’île Maurice, les Seychelles, le Botswana, la Namibie, le Gabon, le Ghana, l’Angola, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Kenya, la Côte d’Ivoire, le Cap-Vert, le Rwanda, la Zambie et le Sénégal.
Prix du haut débit mobile d’entrée de gamme en % du revenu national brut par habitant, 2024
Source : UIT
En 2018, seuls l’île Maurice et le Gabon étaient déjà en phase avec la recommandation de la Commission du haut débit. En sept ans, au regard de l’évolution des technologies, de la diversification des usages innovants, du besoin croissant d’Internet dans le quotidien, treize autres pays ont adopté diverses actions en faveur de la baisse des prix observée en 2024.
Entre 2018 et 2024, le prix du haut débit mobile d’entrée de gamme incluant les données uniquement a considérablement baissé dans la région. Il est passé de 7,3 % à 3,9 % même s’il reste bien supérieur à l’objectif cible fixé par la Commission du haut débit. Si quatre pays ont un tarif inférieur à cette moyenne régionale sans pour autant atteindre l’objectif des 2%, 22 autres sont au-dessus. Une situation qui démontre que le haut débit mobile est encore cher sur le continent.
Le prix des services télécoms en Afrique, notamment l’Internet mobile à haut débit, demeure élevé dans plusieurs pays à cause de la multiplicité des taxes. Malgré les appels à les réduire, les opérateurs télécoms déplorent un dialogue de sourds avec les autorités de régulation. Une situation qui entrave encore la réalisation de la connectivité universelle en Afrique.