Kenya : la Banque centrale lève le moratoire interdisant l’octroi de licences à de nouvelles banques

Kenya : la Banque centrale lève le moratoire interdisant l’octroi de licences à de nouvelles banques

La levée du moratoire qui entre en vigueur le 1er juillet 2025 n’est pas une ouverture sans conditions. Les nouvelles banques devront être financièrement solides et disposer d’un capital minimum d’environ 77 millions $.

La Banque centrale du Kenya (CBK) lèvera le moratoire interdisant l’octroi de licences à de nouvelles banques commerciales à compter du 1er juillet 2025. Ce moratoire, en vigueur depuis le 17 novembre 2015, avait été instauré dans un contexte de difficultés de gouvernance, de gestion des risques et de fonctionnement au sein du secteur bancaire. Il visait à créer un environnement plus stable avant de rouvrir l’accès à de nouveaux entrants.

Pendant ces 10 années, le secteur a connu plusieurs réformes. Des textes réglementaires ont été renforcés, des consolidations ont eu lieu à travers des fusions et acquisitions, et de nouveaux investisseurs locaux et internationaux sont entrés sur le marché. En 2024, les autorités ont relevé le seuil de capital minimum exigé pour les banques commerciales à 10 milliards de shillings kényans, environ 77 millions $.

Nouvelles conditions pour les entrants

La CBK estime que le secteur bancaire est désormais prêt à accueillir de nouveaux acteurs bancaires, mais la levée du moratoire n’est pas une ouverture sans conditions. Les nouvelles banques devront être solides financièrement. Elles devront se conformer à l’exigence de capital social minimum. Cette mesure vise à s’assurer que seules des institutions disposant d’une assise financière suffisante pourront opérer dans le pays. L’objectif est de limiter les risques systémiques et de prévenir d’éventuelles crises bancaires. La Banque centrale souhaite, à travers cette approche, renforcer la résilience du secteur bancaire face aux risques économiques locaux et internationaux. Elle espère également que les nouveaux acteurs contribueront à diversifier l’offre bancaire, notamment en matière de financement des entreprises, des PME et des infrastructures.

Vers une ouverture contrôlée du marché bancaire

La reprise de l’octroi de licences bancaires devrait attirer de nouveaux investisseurs, en particulier des institutions financières régionales ou internationales, ainsi que des banques spécialisées. La Banque compte encadrer étroitement cette ouverture afin de garantir une supervision efficace et une stabilité du système.

A moyen terme, cette mesure devrait accroître la concurrence dans le secteur bancaire kényan. Elle pourrait également permettre une meilleure inclusion financière à travers une offre élargie de services et un accès accru au crédit, aussi bien pour les ménages que pour les entreprises.

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