La justice nigériane valide la plainte déposée par Dangote contre la NNPC

La justice nigériane valide la plainte déposée par Dangote contre la NNPC

Après le bras de fer entre les deux parties sur l’approvisionnement pétrolier par la NNPC, Dangote Refinery a engagé une nouvelle bataille contre la société publique du pétrole qui tente de se dégager de l’affaire. Toutefois, la justice nigériane a rejeté cette tentative, maintenant la NNPC dans la procédure.

Le mardi 18 mars, un juge nigérian a rejeté la tentative de la société publique du pétrole (NNPC) de se soustraire au procès intenté par Dangote Refinery. Cette dernière accuse la NNPC et d’autres entreprises d’avoir obtenu illégalement des licences d’importation de carburant délivrées par le régulateur de l’aval, la Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA), en violation du code pétrolier nigérian.

Selon Dangote, ces licences ne devraient être accordées qu’en cas de pénurie locale de produits raffinés, une condition qui, d’après elle, n’est pas remplie. Le rejet de l’objection de la NNPC constitue un tournant dans cette bataille juridique engagée depuis septembre dernier.

Au cœur du conflit se trouve l’interprétation du code pétrolier concernant l’octroi des licences d’importation. Dangote soutient que sa raffinerie, qui a lancé la production de diesel, naphta et kérosène en janvier 2024 et d’essence en septembre, est désormais capable de couvrir les besoins du marché nigérian. L’industriel considère donc que l’importation de carburants par d’autres acteurs constitue une concurrence déloyale et une violation du cadre réglementaire. Par ailleurs, la partie accusatrice demande environ 65 millions de dollars de dommages et intérêts.

La NNPC et les autres entreprises impliquées défendent une approche différente. Elles estiment que la production nationale reste insuffisante et que les importations sont nécessaires pour garantir la stabilité du marché. Ces acteurs craignent également que Dangote ne profite de cette situation pour établir un monopole sur l’approvisionnement en carburant au Nigeria. Il faut savoir que la NNPC a également tenté d’invalider la plainte de Dangote Refinery en invoquant une erreur dans la désignation juridique de l’entreprise dans le dossier, mais cette objection a également été rejetée par le juge chargé du dossier.

L’issue de cette affaire revêt une importance stratégique majeure. Avec un investissement de 19 milliards de dollars et une capacité de raffinage de 650 000 barils par jour, la raffinerie Dangote représente un projet clé pour l’indépendance énergétique du Nigeria. Le pays, qui a dépensé plus 10 milliards de dollars en importations de carburants en 2023, cherche à réduire cette dépendance coûteuse. De leur côté, la NNPC et les importateurs de carburants défendent leur part de marché et plaident pour une concurrence ouverte afin d’éviter une situation de monopole.

Une nouvelle audience a été fixée au 6 mai, lors de laquelle la NNPC et la NMDPRA tenteront d’obtenir le rejet de l’affaire pour absence de fondement. En attendant, le bras de fer judiciaire entre Dangote et la société publique du pétrole continue d’alimenter les tensions au sein du secteur pétrolier nigérian.

 

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