
Le marché mondial du cacao sera excédentaire en 2024/2025 (Icco)
Depuis plus de 3 ans, le marché global du cacao est sous tensions en raison d’une production mondiale faible. Cette situation pourrait changer d’ici la fin de l’actuelle campagne 2024/2025.
Après avoir connu en 2023/2024 son plus important déficit en 60 ans, le marché mondial du cacao connaîtra un excédent d’ici la fin de la saison 2024/2025. C’est ce qu’a indiqué l’Organisation internationale du cacao (Icco), dans sa mise à jour trimestrielle publiée le 28 février dernier.
Dans les détails, le cartel indique que le surplus devrait se situer autour de 142 000 tonnes cette saison contre un déficit de 441 000 tonnes durant la saison précédente. Cette situation qui mettrait fin à 3 années consécutives de déficit est le résultat d’une amélioration prévue de la production.
Selon l’Icco, l’offre mondiale grimperait de 7,8 % à 4,8 millions de tonnes avec des améliorations escomptées en Côte d’Ivoire et au Ghana.
Dans le premier pays, la récolte devrait passer de 1,6 million de tonnes à 1,85 million de tonnes en 2024/2025 alors que dans l’ex-Gold Coast, le volume est attendu à 600 000 tonnes contre les 530 000 tonnes estimées pour 2023/2024.
Pour expliquer ce rebond, le cartel met en avant les prix élevés qui ont poussé les exploitants à investir un peu plus dans la culture des fèves au niveau de la ceinture cacaoyère ouest-africaine, mais aussi dans d’autres pays comme l’Équateur. Par ailleurs, l’Icco anticipe un recul de 4,8 % des broyages mondiaux à 4,65 millions de tonnes de cacao durant la saison en raison de la flambée des cours de la matière première pour les transformateurs et les chocolatiers.
Globalement, l’annonce de l’organisation d’un retour vers une phase de surplus sur le marché était attendue par certains, même si les chiffres avancés contrastent avec les estimations plus modestes de l’excédent.
En outre, d’autres analystes restent beaucoup moins optimistes que l’Icco, en raison des interrogations qui continuent de planer sur la récolte ivoirienne.
« Il y a encore beaucoup d’incertitudes sur la campagne intermédiaire et son arrivée sur les marchés. Je ne vois pas de signes d’une reprise de la production et par conséquent on pourrait encore assister à un nouveau déficit cette saison », confie à l’Agence Ecofin, George Edward, consultant indépendant et fondateur de la firme Kleos Advisory, active sur les marchés des matières premières agricoles en Afrique.