
Le Niger et la Russie signent un mémorandum d’accord sur l’exploitation de l’uranium
Cet accord intervient après que le Niger a annoncé en juin 2025, la nationalisation de sa seule mine d’uranium encore en activité, exploitée depuis 1971 par le groupe français Orano. Deuxième producteur africain de ce minerai en 2021, les exportations ont généré environ 155 millions $, selon le rapport ITIE.
Le Niger et la Russie ont signé, le lundi 28 juillet 2025, un mémorandum d’accord dans le domaine du nucléaire civil et de l’exploitation de l’uranium. L’annonce a été faite à l’issue d’une audience accordée par le chef de l’Etat nigérien, le général Abdourahamane Tiani, au ministre russe de l’Energie, Sergueï Tsivilev.
Dans un communiqué publié sur son site Internet, le ministère russe de l’Energie précise que le protocole d’accord implique la compagnie nucléaire russe Rosatom et le ministère nigérien de l’Energie. Si ce développement intervient quelques semaines après la nationalisation de la seule mine d’uranium en activité du Niger, anciennement exploitée par le français Orano, l’actif n’a pas été mentionné dans ce nouveau partenariat.
Les autorités des deux pays n’ont pas indiqué quelle forme prendrait leur future collaboration, qu’il s’agisse d’une coentreprise pour découvrir et exploiter des gisements d’uranium ou d’un appui à la mise en place d’une filière nigérienne du nucléaire civil.
L’intérêt de Rosatom pour l’uranium nigérien n’est néanmoins pas nouveau, puisque la société russe aurait depuis plusieurs mois des vues sur les actifs d’Orano au Niger, selon des sources relayées en juin 2024 par Bloomberg. En dehors de la mine d’uranium nationalisée en juin 2025, le groupe français a perdu un an plus tôt les droits d’exploitation d’un autre gisement d’uranium, celui d’Imouraren.
Quoi qu’il en soit, le mémorandum sur le nucléaire civil et l’uranium vient prolonger un rapprochement entre Moscou et Niamey, visible depuis le coup d’Etat de juillet 2023. Au cours des deux dernières années, les deux pays ont intensifié leur collaboration dans différents secteurs.
Lors de l’audience accordée à M. Tsivilev, il a aussi été question de la formation de cadres nigériens dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation. « Nous allons aussi préparer les ingénieurs dès leurs études à l’école, pour qu’ils puissent continuer leurs études dans les universités situées en Russie », a déclaré le ministre russe.
Il faudra attendre pour voir les fruits de cette collaboration sur l’économie du Niger, en particulier dans le secteur minier, et déterminer si l’arrivée de Rosatom peut contribuer à relancer les exportations, car le pays n’a pas exporté d’uranium depuis bientôt deux ans.
Selon un rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) publié fin juin 2024, les exportations d’uranium du Niger se sont élevées à 88,18 milliards FCFA (environ 155 millions $) en 2021. Les deux principaux produits miniers exportés étaient l’or et l’uranium, pour un total de 493,91 milliards FCFA, selon les chiffres du ministère des Mines cités dans le rapport ITIE.