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Les infrastructures africaines ont attiré 47 milliards $ de capital-investissement entre 2012 et 2023 (AVCA)
Le rapport révèle que 40% du total des financements apportés par les fonds de capital-investissement a servi à construire des infrastructures durables telles que les centrales solaires et les barrages hydroélectriques.
Les fonds de capital-investissement ont mobilisé un montant total de 47,3 milliards de dollars pour des projets d’infrastructures en Afrique entre 2012 et 2023, selon un rapport publié le 24 février 2025 par l’Association africaine de capital-investissement et du capital-risque (AVCA).
Intitulé « Private Capital Investment in Africa’s Infrastructure », le rapport précise que le montant cumulé des fonds injectés par les capital-investisseurs dans les projets d’infrastructures sur le continent durant la période sous revue est certainement beaucoup plus élevé étant donné que le tiers des 847 transactions recensées n’a pas été divulgué.
Quoi qu’il en soit, le nombre de transactions a augmenté régulièrement au cours de cette période. Le volume annuel moyen des transactions est passé de 41 entre 2012 et 2015 à 101 entre 2020 et 2023, reflétant une confiance accrue des investisseurs dans le potentiel du secteur sur le continent.
73 % des transactions enregistrées entre 2012 et 2023 ont permis de soutenir des projets d’infrastructures de petite taille, avec des tickets inférieurs à 50 millions de dollars. 16 méga-transactions d’une taille supérieure à 500 millions de dollars chacune et d’une valeur totale de 19,4 milliards de dollars ont été cependant répertoriées, démontrant ainsi la capacité de l’industrie du capital-investissement à financer des projets de grande envergure.
La répartition de l’enveloppe totale engagée par les fonds de capital-investissement dans des projets d’infrastructures en Afrique durant les douze années étudiées montre que les secteurs de l’énergie et des télécommunications & infrastructures numériques ont accaparé 81 % du montant total des financements, soit 38,2 milliards de dollars.
Le rapport indique également que la sous-région de l’Afrique australe arrive en tête en termes de nombre de transactions (27 %), tandis que l’Afrique du Nord tient le haut de pavé en termes de montant des investissements (9,8 milliards de dollars). Dans le même temps, les transactions multi-régions ont atteint 15,2 milliards de dollars, ce qui dénote une intégration croissante des infrastructures à travers l’Afrique.
Les financements en equity prédominent
D’autre part, la ventilation des transactions par instrument de financement fait ressortir que les financements en equity prédominent avec 76% du montant total des transactions, devant les financements hybrides combinant equity et dettes (20%) et les dettes (4%). Cette situation contraste avec la configuration mondiale de l’investissement privé dans les infrastructures, qui sont principalement financées par la dette. Plusieurs facteurs expliquent ce schéma unique en Afrique, dont la faible disponibilité de la dette investissable (investment grade), les réglementations bancaires internationales telles que les dispositifs Bâle II et Bâle III qui dissuadent les banques d’orienter des prêts vers des actifs risqués comme les infrastructures africaines, les pressions sur les finances publiques qui limitent le nombre de projets menés par les Etats, qui peuvent être financés par la dette et la participation relativement élevée des institutions de financement du développement qui utilisent souvent le financement en equity pour dérisquer les projets et attirer les investisseurs privés.
Sur un autre plan, le rapport révèle que les financements injectés par les fonds de capital-investissement dans des projets d’infrastructures durables en Afrique entre 2012 et 2023 ont totalisé 19 milliards de dollars répartis sur 305 transactions, soit environ 40 % de la valeur totale des financements recensés. L’énergie solaire a dominé les investissements dans les infrastructures durables (63 % du nombre total des transactions), suivie par l’énergie éolienne (12 %) et l’énergie hydroélectrique (8 %), ce qui démontre le potentiel de l’Afrique à dépasser les infrastructures énergétiques traditionnelles.
L’Association africaine de capital-investissement et du capital-risque a par ailleurs fait remarquer que l’Afrique ne reçoit qu’environ 5 % du total des investissements réalisés dans les infrastructures à l’échelle mondiale en dépit du fait qu’elle abrite 18% de la population de la planète, ce qui souligne la nécessité d’une participation accrue des firmes de capital-investissement au financement de ce genre de projets. Une plus grande implication des investisseurs privés est d’autant plus indispensable que 95% des financements des projets d’infrastructures sur le continent sont actuellement mobilisés par le secteur public, contre une moyenne de 83% dans l’ensemble des pays en développement.