Nigeria : la dette publique descend à 38% du PIB en 2024 après le rebasage

Nigeria : la dette publique descend à 38% du PIB en 2024 après le rebasage

Depuis plusieurs mois, le Nigeria a entamé un processus de rebasage de son économie. Désormais, le PIB s’établit à 372 822 milliards de nairas (243,5 milliards $) en 2024 à prix courant, avec une nouvelle méthode de calcul prenant pour année de référence 2019.

Au Nigeria, la dette publique, estimée à 94,2 milliards de dollars, représente désormais 38,6 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024. Ces chiffres actualisés font suite au rebasage du PIB récemment opéré par le pays. Ainsi, la taille de l’économie nigériane passe de 187 milliards de dollars en 2024 (selon le FMI) à 243 milliards, d’après les données publiées le lundi 21 juillet 2025 par le Bureau national des statistiques (NBS).

 « En termes nominaux, le PIB rebasé s’élevait à 205 000 milliards de nairas en 2019, 213 630 milliards en 2020, 243 300 milliards en 2021, 274 230 milliards de nairas en 2022, 314 020 milliards de nairas en 2023 et 372 820 milliards de nairas en 2024. Cette révision représente une augmentation de 41,7 % des estimations nominales », précise le NBS.

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Initialement estimée à environ 50 % du PIB, la dette publique nigériane repasse donc en dessous de l’objectif maximal de 40 % fixé par le gouvernement, tout en restant dans les limites des 55 % recommandées par les institutions de Bretton Woods. En 2024, la dette extérieure est évaluée à 18,8 % du PIB, tandis que la dette intérieure atteint 19,9 %.

En adoptant une nouvelle année de référence en remplacement de 2010, le Nigeria a voulu corriger ce qu’il considérait comme un dysfonctionnement dans la production de ses statistiques macroéconomiques. L’année 2019 a été retenue en raison de la « stabilité relative » des activités économiques observée entre 2019 et 2024 pour le calcul de l’inflation.

Ce changement a permis d’inclure de nouveaux secteurs dans l’évaluation du PIB, notamment l’économie numérique, la gestion des fonds de pension, les activités du Régime national d’assurance maladie (NHIS), ainsi que l’économie informelle. Une stratégie visant à mieux refléter la réalité économique du pays, malgré les défis persistants liés à la collecte de données précises concernant les activités illégales et l’économie souterraine.

Sur la base des données révisées, la croissance du PIB en termes réels est désormais estimée à 3,3 % en 2024 et à 3,13 % au premier trimestre 2025, selon le NBS.

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Ce rebasage a également modifié la répartition sectorielle de l’économie : la part de l’agriculture passe de 22,1 % à 25,8 %, tandis que celle de l’industrie diminue de 27,6 % à 21 %. Le secteur des services, quant à lui, reste dominant avec une contribution de 53,9 % au PIB contre 50,2 % auparavant.

Pour mémoire, le Nigeria avait déjà procédé à une réévaluation de son économie en 2014, ce qui avait entraîné une hausse de 60 % du PIB réel et lui avait permis de devenir la première économie d’Afrique. Avec ce nouveau rebasage, il se classe désormais au quatrième rang des économies africaines, derrière l’Afrique du Sud, l’Egypte et l’Algérie.

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