
Orange Money : le Cameroun revendique plus de 25% des points de vente et 11,5% des clients en Afrique
Le Cameroun est parmi les pays africains dans lesquels le service Orange Money est le plus répandu et utilisé. C’est du moins ce que révèlent les données présentées le 27 mai 2025 à la direction générale des douanes (DGD) du ministère des Finances à Yaoundé, par des responsables d’Orange Money Cameroun venus faire une offre de service à l’administration douanière.
En effet, à en croire ces responsables de la filiale de l’opérateur de mobile Orange Cameroun dédiée aux services de paiements mobiles, Orange Money compte à ce jour plus de 11 millions de clients dans le pays. Calculette en main, ce chiffre représente plus de 11,5% des 96 millions de clients utilisant ce service dans 17 pays africains.
Par ailleurs, apprend-on officiellement, plus de 100 000 points de vente offrent le service Orange Money au Cameroun, pour plus de 200 000 emplois créés à date. Ce nombre de points de vente correspond, selon les données officielles du groupe Orange, à plus de 25% des 400 000 points de vente dédiés à la distribution de ce service sur le continent africain.
La manne du Covid-19
Ces chiffres traduisent le niveau d’appropriation par les populations des services de paiements mobiles tels que Orange Money et MTN Mobile Money au Cameroun, depuis leur lancement dans le pays. En effet, en raison de la flexibilité qu’ils offrent en matière de transfert et de retrait d’argent, de paiements marchands, d’opérations bancaires via le mobile ou encore de paiements des impôts, le service Mobile Money des opérateurs de mobile a connu une véritable explosion au Cameroun ces dernières années.
A l’analyse, l’expansion de ce service au Cameroun a été également boostée par les restrictions imposées par la pandémie du Covid-19. En effet, le confinement décrété dans le monde a permis à de nombreuses personnes au Cameroun d’accéder au service Mobile Money. L’une des mesures barrières encouragées par le gouvernement camerounais pour endiguer la propagation du virus consistait à limiter le contact avec les espèces dans les transactions financières, au profit du Mobile Money, de l’e-paiement et du mobile banking. Ce qui avait conduit les opérateurs du Mobile Money à réduire les coûts, tout en multipliant les offres promotionnelles pour aguicher davantage de clients.
Guerre de leadership
Les conséquences de ces mesures et bien d’autres avantages qu’offre le Mobile Money en matière d’inclusion financière transparaissent dans les résultats de la 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 5), publiés le 24 avril 2024 par l’Institut national de la statistique (INS). Selon ce document de référence, l’utilisation du service Mobile Money a « particulièrement augmenté » au Cameroun, passant de 29,9% en 2017 à 42,7% en 2022 pour l’ensemble de la population âgée de 15 ans ou plus. Ces chiffres révèlent une augmentation de l’utilisation du service Mobile Money de 12,8% sur une période de 5 ans.
Le Rapport sur les services de paiement dans la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) en 2022, publié par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), dévoile quant à lui la suprématie du Cameroun sur le Mobile Money au sein de cette communauté de six Etats. En effet, selon ce document de la banque centrale des pays de la Cemac, le Cameroun est le pays de la sous-région dans lequel sont exécutées la majorité des transactions Mobile Money, tant en nombre – 71%, soit 1,7 milliard d’opérations – qu’en valeur – 55%, soit 59 003 milliards de FCFA.
Les filiales locales d’Orange et de MTN se disputent le leadership sur ce marché. En effet, alors que Orange Cameroun revendique 70% de parts de marché du Mobile Money, MTN affirme faire mieux. « Je crois pouvoir dire, par ailleurs, que nous sommes également passés leader du marché des services financiers mobiles, puisque notre filiale Mobile Money Corporation dispose désormais de la base d’utilisateurs actifs de Mobile Money la plus large du pays », précisait Mitwa Ng’ambi, alors DG de MTN Cameroun, dans une interview accordée début 2023 à Investir au Cameroun.