
Port de Douala : AFG Bank s’engage à injecter 96 milliards de FCFA dans la construction d’un terminal mixte vraquier
Le groupe bancaire ivoirien AFG Bank promet d’investir 147 millions d’euros, soit environ 96,4 milliards de FCFA, dans la construction de la phase 1 du terminal mixte vraquier de 900 mètres linéaires au port de Douala, sur la rive droite du Wouri. L’annonce a été faite le 28 mai 2025 à Douala par Léon Koffi, président du conseil d’administration d’AFG Holding, lors de la présentation des mécanismes de financement du projet.
« Ce financement est mobilisé sur l’ensemble des filiales du groupe en Afrique centrale. L’idée pour notre groupe est de consolider le partenariat déjà engagé avec le port autonome de Douala. Et surtout, accompagner cette vision structurante qui fera vraiment du port de Douala un port de référence, conformément aux instructions et à l’ambition du chef de l’État », a déclaré Léon Koffi.
Un prêt remboursable sur neuf ans
Les fonds sont destinés à Africa Ports Development (APD), société de projet du groupe britannique KTH, adjudicataire depuis 2022 du contrat de construction, d’exploitation, de rénovation, puis de rétrocession du terminal au Port autonome de Douala (PAD). Le prêt accordé par AFG Bank, dont le taux d’intérêt n’a pas été dévoilé, est remboursable sur neuf ans, avec un différé de trois ans.
Le groupe bancaire s’est également engagé à financer les deux autres phases du projet, portant l’investissement total à 356 millions d’euros, soit environ 233 milliards de FCFA.
D’après Wissam Dakour El Aridi, administrateur général d’ADP, les financements sont déjà mobilisés pour le démarrage des travaux prévus pour une durée de cinq ans. Ceux-ci s’articulent autour de quatre étapes majeures. Les travaux maritimes seront réalisés par le groupement Somagec/ Jean Negri et Seg Contracting construira les infrastructures et les bâtiments. Withsteel s’occupera des constructions métalliques, tandis que le groupement DHL Global Forwarding/DGF réalisera les opérations logistiques du terminal.
450 mètres de quai, des silos de 120 000 tonnes
La phase 1 du projet prévoit la création d’un vaste terre-plein de 12 hectares sur les 36 prévus, qui servira de socle au futur terminal et à ses infrastructures stratégiques. Au programme : un quai de 450 mètres linéaires (quais 53 et 54), un bâtiment administratif de 4 000 m², un magasin de stockage de 3 000 m², un atelier de maintenance de 3 250 m², ainsi qu’un ensemble de silos pouvant accueillir jusqu’à 120 000 tonnes de marchandises. Ces installations seront complétées par des équipements de manutention performants, assurant le transfert des marchandises depuis les cales des navires jusqu’aux dispositifs de stockage et de livraison.
Le projet ne s’arrête pas là. Il intègre la construction de voiries, d’une voie ferrée, de pipelines pour le gaz, ainsi qu’un système moderne de lutte contre les incendies. Objectif affiché : permettre l’accostage du tout premier navire vraquier dès 2028, selon Wissam Dakour El Aridi.
Développé dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) d’une durée de 25 ans, ce terminal mixte, implanté sur la rive droite du Wouri, promet de transformer l’offre logistique du port de Douala. Il offrira à la zone industrielle de Bonabéri des infrastructures portuaires de nouvelle génération, renforçant ainsi la compétitivité et l’attractivité de ce hub portuaire camerounais.
Selon Joseph Nguene Nteppe, chef de division de l’analyse et de la coopération au PAD, ce projet prévoit la création d’environ 2000 emplois directs et indirects. Pour le DG du PAD, Cyrus Ngo’o, « ce projet renforcera notre ambition de hub sous-régional et contribuera à l’accélération de la croissance économique du Cameroun et de la sous-région ». Il rentre dans le cadre du plan directeur de développement du PAD pour la période 2020-2050, visant à accroître de manière significative les capacités structurelles du port de Douala et à optimiser ses performances opérationnelles.