Retrait des USA : l’UNESCO rassure sur la solidité budgétaire et la continuité des missions

Retrait des USA : l’UNESCO rassure sur la solidité budgétaire et la continuité des missions

Washington a annoncé son retrait de l’UNESCO, effectif fin 2026. Si l’organisation minimise l’impact budgétaire de cette décision, les conséquences pourraient se faire sentir sur certains projets, notamment en Afrique, et redessiner les équilibres géopolitiques au sein du système multilatéral.

Les Etats-Unis ont officialisé, le mardi 22 juillet 2025, leur retrait de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). La sortie sera effective à la fin de l’année 2026, marquant le troisième désengagement de Washington vis-à-vis de cette agence onusienne, après ceux de 1984 et 2017.

Dans un communiqué, la Maison Blanche a justifié cette décision par une volonté de recentrer les priorités diplomatiques du pays. « La poursuite de notre participation à l’UNESCO n’est pas dans l’intérêt national des Etats-Unis », a-t-elle déclaré. Le gouvernement américain évoque également l’admission de la Palestine comme membre à part entière en 2011, comme une décision « hostile à Israël » et « extrêmement problématique ».

La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a exprimé son regret face à ce retrait, tout en assurant que l’organisation est préparée à ce scénario. « Si regrettable qu’elle soit, cette annonce était attendue et l’UNESCO s’y est préparée. […] L’UNESCO continuera de mener ses missions, malgré des ressources qui seront inévitablement réduites », a-t-elle affirmé.

En dépit du départ américain, la direction de l’organisation se montre rassurante sur le plan financier. La contribution des USA représente 8% du budget global contre 40 % pour d’autres agences de l’ONU. Les contributions volontaires, en provenance d’Etats tiers ou d’acteurs privés, ont doublé depuis 2018, renforçant la résilience de l’UNESCO.

Mais sur le terrain, notamment en Afrique, la décision américaine pourrait freiner certaines dynamiques. L’organisation a longtemps appuyé des initiatives éducatives, scientifiques et culturelles sur le continent, à savoir : l’alphabétisation des filles, la préservation du patrimoine, la gestion des biosphères ou encore le soutien à l’éducation numérique et la formation des enseignants. Des projets parfois financés par des fondations et entreprises américaines, susceptibles d’être réorientés ou réduits.

Au-delà de l’aspect budgétaire, le retrait des Etats-Unis soulève des inquiétudes stratégiques. Pour la sénatrice démocrate, Jeanne Shaheen, membre influente de la Commission des relations étrangères du Sénat, cette décision affaiblit la position américaine dans les débats internationaux. « Le retrait des Etats-Unis de l’UNESCO ouvre la voie à la Chine pour promouvoir des normes mondiales en matière de technologie et d’IA, bénéfiques pour les entreprises et les produits chinois. Ne pas avoir de place à la table des négociations aura un coût pour les entreprises et le peuple américains », a-t-elle déclaré.

Selon les données publiées par l’UNESCO, les Etats-Unis demeuraient, au premier trimestre 2025, le premier contributeur de l’organisation avec 156,69 millions de dollars versés. La Chine, deuxième bailleur, a apporté 132,11 millions de dollars, renforçant ainsi son poids dans la gouvernance multilatérale.

 

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