ZLECAf : la Côte d’Ivoire réduit ses droits de douane

ZLECAf : la Côte d’Ivoire réduit ses droits de douane

Selon le rapport 2024 d’Africa Agricultural Trade Monitor (ReSAKSS), la Côte d’Ivoire a enregistré un excédent de 285,8 millions de dollars dans le commerce agricole intra-africain, se classant 4ᵉ exportateur net du continent. Avec la ZLECAf, Abidjan pourrait renforcer ses échanges commerciaux sur le continent.

Le Conseil des ministres de la Côte d’Ivoire, réuni le mercredi 23 avril 2025, a adopté une ordonnance décisive pour la mise en œuvre du démantèlement tarifaire des produits non sensibles, dans le cadre de l’Accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Cette mesure prévoit une réduction progressive des droits de douane sur 5516 lignes tarifaires du tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO, fondé sur la version 2017 du système harmonisé de l’Organisation mondiale des douanes. Jugés peu sensibles pour la sécurité alimentaire, les recettes fiscales et la stabilité économique, ces produits verront leur taux de droit de douane réduit de 10% par an jusqu’à atteindre zéro dans un délai de dix ans. Ce processus, basé sur le principe de réciprocité entre Etats membres, n’exclut pas les autres prélèvements exigibles à l’importation.

L’ordonnance s’inscrit dans la dynamique de l’accord créant la ZLECAf, ratifié par la Côte d’Ivoire en novembre 2018. Elle vise à promouvoir un marché unique africain pour les biens et services, à stimuler le commerce intra-africain et à accélérer l’intégration économique du continent.

Selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2020, la Côte d’Ivoire pourrait devenir le principal bénéficiaire de la Zone de libre-échange, avec une augmentation de ses revenus de 13,5% d’ici 2035, la plus forte progression estimée parmi les pays africains. Cette croissance serait soutenue par la réduction des coûts commerciaux, qui sont actuellement parmi les plus élevés du continent. Grâce à la Zone, la Côte d’Ivoire pourrait renforcer ses échanges intra-africains et stimuler son développement économique, surpassant ainsi des économies comme le Nigeria et l’Afrique du Sud, dont l’augmentation des revenus serait plus modeste.

Des actions concrètes ont déjà été engagées par la Côte d’Ivoire pour accompagner la mise en œuvre de l’accord. En juillet 2021, un atelier national a permis de former les petites entreprises aux mécanismes d’exportation intra-africaine. En décembre 2023, une stratégie dédiée au secteur privé pour la période 2024–2028 a été adoptée afin d’en renforcer la compétitivité et de favoriser son intégration dans le marché unique africain.

Dans un contexte mondial tendu, marqué par l’entrée en vigueur, le 5 avril 2025, de nouvelles taxes douanières décidées par l’administration Trump, qui imposent des tarifs de 10% sur la majorité des importations vers les Etats-Unis, la ZLECAf apparaît comme un levier stratégique pour renforcer la résilience des économies africaines. En consolidant les échanges intra-africains, l’accord permet de réduire la dépendance aux marchés mondiaux et d’offrir une alternative face aux pressions extérieures.

Selon le rapport 2024 de l’Africa Agricultural Trade Monitor (ReSAKSS), la Côte d’Ivoire se classe 4ᵉ exportateur net du continent, avec un excédent de 285,8 millions de dollars dans le commerce agricole intra-africain. L’agriculture où le pays excelle en tant que premier producteur mondial de cacao pourrait donc devenir un levier stratégique de compétitivité régionale et un secteur vital pour l’intégration économique du pays dans le cadre de la ZLECAf.

A ce jour, 48 des 54 Etats africains ont ratifié l’accord, témoignant d’une adhésion massive à cette ambition panafricaine de transformation économique

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